Un petit goût d'Argentine

San Pedro de Atacama (Chili) se tient très à l'écart du Brésil, plus précisément d'Iguaçu.

L'on dit que ce qui compte dans le voyage, ce n'est pas la destination mais le chemin que l'on parcoure.

Deux merveilles de la nature se révèlent à nous.

La Quebrada Humahuaca est emmuraillée par des cordons montagneux ravinés et colorés.

En espagnol, le mot quebrada désigne un défilé ou passage étroit entre les montagnes.

Les rivières ont creusé de profondes vallées spectaculaires.

Les flancs des montagnes ont été érodés et sculptés en oeuvres d'art géologiques.

Les noms de cerro de los sietes colores (montagne aux septs couleurs) et palette du peintre ne sont pas usurpés.

La roche multicolore se décline du beige au rouge en passant par le vert, le gris, le jaune ...

L'érosion a exposé une rare combinaison de formations géologiques aux teintes variant avec leur composition minérale : le rouge provient de l'oxyde de fer, le jaune du soufre, le vert de l'oxyde de cuivre.

Les ombres accentuent les textures et les rouges deviennent écarlates.

Un arc en ciel minéral s'harmonise avec le bleu du firmament.

Des cactus gigantesques montent la garde avec les montagnes en toile de fond.

Les grandioses chutes d'eau d'Iguazu aux confins du Paraguay que le Brésil se partage avec l'Argentine sont vraiment impressionnantes.

Selon la légende des indiens caingangues, le roi des dieux Tupa a envoyé son fils, M' Boi, le Dieu serpent, pour veiller sur la tribu.

M' Boi vivait sur le fleuve Parana.

Le chef de la tribu, Igobi, avait une fille, Naipi, très belle et promise au Dieu M' Boi qui en était éperdument amoureux.

Mais, un guerrier de la tribu nommé Taraba, était l'amant de Naipi.

Le jour des noces de M' Boi et Naipi, les amants s'enfuirent en canoë sur le fleuve.

Le bruit des rames alerta le Dieu M' Boi, lequel, furieux, donna un grand coup de queue, qui provoqua une énorme crevasse où tombèrent les amants.

Naipi fut transformée en un gros rocher au pied des chutes et est perpétuellement soumise à la force du fleuve.

Taroba est devenu un palmier qui surplombe les chutes, contemplant pour l'éternité son amour, sans pouvoir jamais l'approcher.

Sous ce palmier, se trouve une grotte, dans laquelle se cache le Dieu M' Boi, qui rit du malheur des amants.

Mais, son rire est étouffé par le fracas des chutes.

Plus de trois cents chutes se pressent sur un front de deux kilomètres et demi dans un site environnant, exubérant de végétation tropicale touffue et resplendissante.

Les cascades étagées se jettent les unes dans les autres.

Le spectacle de milliers de litres d'eau, de millions de mètres cubes d'eau se déversant à la seconde dans un bouillonnement d'apocalypse, dans un grondement rugissant et assourdissant et avec une force herculéenne est fascinant.

Une bruine sans fin se nimbe d'un arc en ciel irisant de façon magique le décor végétal et minéral.

Des passerelles s'avancent au milieu, au bord des chutes d'eau, les surplombent, les traversent jusque sous elles.

Les superbes vues panoramiques sont saisissantes et vertigineuses.

Dans ce décor de jungle, seul semble manquer le cri de Tarzan.

Les eaux s'engouffrent en faisant jaillir des fumerolles de rosée et de vapeur d'eau.

Le spectacle de la gorge du diable, qui domine le site du haut de ses quatre vingt dix mètres est hallucinant.

Une échancrure infernale se creuse en plein milieu du fleuve comme si le sol s'était brusquement dérobé, sous la pression phénoménale des flots.

Des myriades de papillons ... partout ...

Un nuage permanent de vapeur d'eau nous enveloppe.

Un ballet d'oiseaux traverse les chutes.

Ces dernières nous rafraichissent d'une brise humide et bienvenue dans la moiteur tropicale.

Le vin, le champagne et le boeuf argentin généreux (500 grammes par personne !!!), juteux et cuit à notre convenance font danser le tango à nos papilles.

Tandis que le rituel du maté rythme la vie quotidienne.

Cam

Cam

#argentine #carnetdevoyages