top of page
haut de page

Brésil : triste Amazonie

  • Photo du rédacteur: Reni Andcam
    Reni Andcam
  • 7 avr. 2016
  • 5 min de lecture

Qui n’a pas voyagé sur l’amazone et ses affluents ne connait pas le bonheur de voyager ! ”.

Marc Trillard

" Beaucoup de livres, de textes qui ont représenté géographiquement l'espace amazonien l'évoquent comme quelque chose sans sortie. Quand on va sur le fleuve, quand on rentre dans la forêt, c'est vrai : on a la sensation d'être perdu, pour toujours peut-être."

Milton Hatoum

“ Depuis toujours, l'Amazonie est la face cachée de notre monde, la frontière intacte. De façon rationnelle, on peut la décrire : un territoire de six millions de kilomètres carrés, en grande partie recouvert par une forêt équatoriale, abritant le quart des espèces d'oiseaux de la planète, contenant le cinquième de l'eau douce du globe, et ainsi de suite. C'est beaucoup et bien peu. L'Amazonie est d'abord la matrice de fantasmes innombrables, le pays de l'Eldorado, l' " Enfer vert " et le " poumon de la terre ". Par-dessus tout, l'ultime relique de Mère Nature, le dernier vestige de ce que fut le monde avant l'arrivée des Occidentaux. Plus qu'un espace sur la carte, une histoire dans la mémoire humaine. Un rêve.”

Michel Braudeau

Tout a commencé par la Guyane Française que nous avons chérie.

S’en ai suivi l’alchimie du souvenir.

Puis, l’envie furieuse de pénétrer l’Amazonie en profondeur et surtout de saluer ses indiens reculés.

Enfin, une hésitation parmi les huit autres pays qui traversent la plus grande forêt du monde: Brésil, Pérou, Bolivie, Équateur, Colombie, Vénézuela, Suriname ou Guyana ?

Ce sera l’Amazonie brésilienne pour ses tribus indigènes plus vivaces, avant de rejoindre en bateau l’Amazonie colombienne, équatorienne puis péruvienne.

Ou pas ?

A n’en point douter, notre itinéraire ne sera pas tout a fait respecté.

Effectivement ...

En cours de route, une complication m’oblige à revoir mes plans.

Nous sommes en Colombie.

Une des frontières avec le Vénézuela vient de fermer.

Cet argument ne joue pas en ma faveur pour convaincre mon compagnon de cœur au palais doux de goûter à l’amertume de vivre du Vénézuela.

C’est avec discrétion, que je le met sur le côté dans l’espoir de le réserver pour la fin.

Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis !!!

Nous ferons l’impasse sur l’Amazonie colombienne accessible uniquement en avion du territoire colombien.

Nous ferons l’impasse sur l’Amazonie équatorienne.

Au Nord, les formules lodges dispendieuses se sont généralisées.

Texaco et d’autres compagnies nord-américaines extractrices de pétrole s’en donnent à cœur joie.

Et, en ce qui me concerne, je n’ai pas le cœur en joie à l’idée de voir de gros tuyaux sortir de la terre telles d’énormes perfusions, puisant l’or noir, présent en quantité non négligeable.

La longue traversée de l’Amazonie équatorienne à l’Amazonie péruvienne, par voie fluviale, ponctuée de moustiques se révèle une chimère.

Les bateaux n’effectuent la traversée qu’en sens inverse nous promettant d’être bloqués, à la frontière, un certain temps.

Et, mon fumeur n’apprécie pas la notion de temps indéterminé au milieu de nulle part.

Plus accessible, Puyo, une ville, porte d’entrée en Amazonie nous déplait immédiatement.

Nous sommes à mille lieux de l’isolement et de l’authenticité escomptés.

Nous ferons également l’impasse sur l’Amazonie péruvienne.

Outre le fait qu’Iquitos nous semble très pour ne pas dire trop touristique, elle nous obligerait à revenir sur nos pas décidés.

Notre bifurcation au lac Titicaca en Bolivie évince la région amazonienne située au sud du Pérou.

Après l’Amazonie bolivienne, nous voici en Amazonie brésilienne, le cœur au bord des lèvres.

Cela a été un choc douloureux, l’Amazonie brésilienne ...

La déception a été à l’échelle de mes hésitations, de mes appréhensions et de l’espoir qui a suscité cette dynamique.

L’aventure a commencé à l’embouchure du fleuve amazone, au port de Belem dépourvu d’intérêt.

Elle s’est terminée à Manaus, autre mégalopole fiévreuse et tragique fichée en plein cœur de la forêt amazonienne.

En passant par Santarem, une petite ville bétonnée qui a tout à envier au charme et à l’humilité de sa voisine, Alter do Chao.

Le luxe tapageur réservé aux héritiers du caoutchouc fréquente le dénuement endémique pour les indiens, damnés de leurs propres terres détrempées.

Leurs chemins s’achèvent au bord de la route, là où meurent leurs espoirs et commence leur entrée dans l’économie informelle et la criminalité.

L’alcool fait des ravages chez eux, tout comme les maladies vénériennes ou les maladies virales contre lesquelles ils ne sont pas ou peu immunisés.

Incapables de s’adapter à une société malade, beaucoup tombent dans de lourdes dépressions, certains se suicident.

Notre périple amazonien ne peut se limiter à une lente balade en bateau d’une semaine sur le fleuve, en compagnie des dauphins roses, où l’eau se décline en plusieurs couleurs, excepté le bleu et le vert marin.

Juchés sur leurs frêles pirogues, des enfants bravent les dangers de l’Amazone et s’accrochent à notre bateau pour subvenir aux besoins de leur famille.

De Manaus, nous parcourrons les plus de 300 kilomètres nécessaires à notre isolement, dans la limite de notre budget.

Durant la saison sèche, les igarapés (canaux affluents de l’Amazone), le meilleur moyen pour se perdre dans la jungle, sont infréquentables.

Les lits du fleuve sont taris par la construction d’immenses barrages.

L’incompréhension dispute l’incrédulité.

Comme une vague, la forêt primaire s’est retirée.

De longs serpents de bitume et de métal coupent le territoire comme des plaies.

Sur le chemin, avant d’arriver à destination, nos yeux peinent à s’ouvrir sur les champs, les pâturages, les fils électriques, la terre brûlée et les tronc coupés.

Là, trop d’horizon à l’horizon, pas d’arbres à perte de vue, pas de morpho (papillon bleu électrique).

Pour voir le soleil se coucher, nul besoin de lever la tête.

Les caboclos, (métis, fruits d’une digestion de blanc et d’indien) natifs de la région, font figure d’indigènes.

Nous ne rencontrerons pas d’indigènes.

Les indiens isolés vivent dans des zones reculées sans contact avec le monde extérieur.

Alors que la pression sur leurs terres s’accroît, tous les Indiens isolés sont extrêmement vulnérables, non seulement face aux attaques violentes (qui sont monnaie courante), mais aussi à des maladies bénignes partout ailleurs, telles que la grippe et la rougeole, contre lesquelles ils n’ont pas d’immunité.

Les autres qui ont été parmi les premiers à entrer en contact avec les colonisateurs européens à leur arrivée au Brésil, en 1500.

En dépit de centaines d’années de contact avec le front pionnier, de la spoliation et de l’empiétement constant de leurs terres, ils ont, dans la plupart des cas, farouchement conservé leurs langues et maintenu leurs coutumes et leur identité.

Cependant, ils vivent dans des réserves et sont protégés par la FUNAI (la fondation nationale de l’indien) qui ne délivre que rarement une autorisation de les visiter.

Encore faut-il être journaliste, ethnologue, anthropologue, écrivain ou photographe ...

J’ai tenté ma chance directement auprès du cacique Raoni aux fins de visiter son village.

Je m’étonne qu’il ne m’ait pas répondu !!!!

Sa présence à Paris pour la COP21 constitue sans aucun doute un alibi !!

Cam

 
 
 

Comments


Posts à l'affiche
Posts récents
Carnet de voyages
Revenez bientôt
Dès que de nouveaux posts seront publiés, vous les verrez ici.
Boîte à malices
Boîte à culture
Revenez bientôt
Dès que de nouveaux posts seront publiés, vous les verrez ici.
Revenez bientôt
Dès que de nouveaux posts seront publiés, vous les verrez ici.
Archive
Recherche par
Pour suivre notre route
  • Facebook Basic Square

Où sont Reni & Cam

Contact

 

  • facebook

En ce moment, nous sommes par là

 

Egarés quelque part en Amérique latine

© 2023 by En route pour la pura vida

Proudly created with Wix.com

bottom of page