Le 11 septembre : le linge sale de la dictature chilienne
- Reni Andcam
- 18 oct. 2015
- 2 min de lecture
Près de 38 000 personnes ont été torturées sous la dictature d’Augusto Pinochet.
Plus de 3 200 ont été tuées ou portées disparues.
200.000 Chiliens ont pris le chemin de l'exil.
Il y a 42 ans, le coup d'État militaire du général Pinochet faisait sombrer le Chili dans une dictature sanglante qui va durer seize ans.
En pleine Guerre froide, Pinochet n'avait pas agi seul, mais avec l'appui des États-Unis.
Le 11 septembre 1973 des avions militaires attaquaient un monument civil, le palais présidentiel de Salvador Allende à Santiago.
Le gouvernement d’union de la gauche, légal et légitime, porté au pouvoir par un vote démocratique trois ans plus tôt, était renversé par un coup d’État.
Une terrible répression faite d’exécutions sommaires ou de froids assassinats faisait plusieurs milliers de morts et la torture était appliquée à une grande échelle.
Certes, le pays était instable, secoué par les grèves, notamment des camionneurs.
La bataille politique faisait rage entre ceux qui reprochaient à Allende de ne pas aller assez loin dans les réformes et ceux qui lui reprochaient de conduire le pays vers le communisme, mais ce n’était pas le chaos.
Ce coup d’État avait été largement aidé par la CIA et Henry Kissinger, au nom de la lutte contre l’Union soviétique.
Ils affichaient une volonté de ne pas voir le Chili tomber dans l’escarcelle de Moscou.
Il faut se rappeler qu’à l’époque, les gouvernements de droite en Europe ont approuvé le coup d’État ou s’en sont à tout le moins accommodé, au nom de la lutte contre le communisme.
Bref, pour défendre la démocratie, on soutenait un coup d’État militaire.
La dictature instaurée au Chili par le général Pinochet entre 1973 et 1990 marie régime répressif et politique économique ultralibérale.
L'état de siège est instauré, le Parlement dissous, les libertés syndicales suspendues, les partis politiques et la presse d'opposition interdits.
Près de 100.000 personnes sont arrêtées.
En octobre 1988, il organise un plébiscite destiné à renouveler son "mandat" à la tête du pays.
A la surprise générale, il est rejeté à 56 %, un épisode célèbre de l'histoire chilienne récemment traité au cinéma dans le film No (2012) de Pablo Larrain, avec Gabriel Garcia Bernal.
Pinochet cède le pouvoir en 1990 à Patricio Aylwin, mais devient sénateur à vie et reste le chef de l'armée chilienne jusqu'en 1998, date de son arrestation à Londres.
Une interpellation qui faite suite à une plainte internationale déposée en Espagne pour "génocide, terrorisme et tortures".
En mars 2000, Augusto Pinochet est libéré "pour raisons de santé" et peut retourner au Chili.
Il y meurt en décembre 2006, avant que les procédures judiciaires engagées contre lui n'aient abouti.
Cam
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