Le Pérou : un océan, des déserts
- Reni Andcam
- 27 sept. 2015
- 2 min de lecture

L'Equateur s'effiloche avec nostalgie.
Trois jours de bus ...
Un éboulement nous immobilise sept heures.
La frontière abandonne une famille de haïtiens vainement planquée dans le bus.
Un tutoiement et une bise volée me souhaite la bienvenue.
Le bus roule toute la journée.
Régulièrement, des voitures doublent et lui font face, avec provocation.
Le bleu du ciel immense et la lumière éclatante du soleil brillent sans discontinuer sur des centaines de kilomètres totalement dénudés.
Des heures d'affilée, nous fixons l'horizon plat.
La beauté de l'instant est saisissante.
Nous n'avons aucun désir d'être ailleurs qu'en cet endroit, à ce moment précis.
Nous abordons un désert rocailleux ponctué de minuscules touffes de végétation et de buissons d'épineux qui chatoient dans la lumière déclinante.
Nous nous enfonçons toujours davantage dans ses immenses étendues désertiques, incongrues dans cette région du monde, qui nous apparaissent comme des mirages.
Nous avons l'impression délirante que notre lit s'est envolé cette nuit au Sahara ou en Egypte.
Nous apercevons d'énormes rochers parsemant le paysage sablonneux.
La lumière s'y reflète rehaussant davantage les contrastes des ondulations.
Les surfeurs, les pêcheurs et les frêles embarcations traditionnelles de roseaux, les caballitos de totora, se mêlent aux vagues.
Les plages de sable sont dorées par le soleil couchant sa palette d'orange.
Les barbecues regorgent de poissons frais et de coquilles Saint-Jacques à la parmesane.
Une petite oasis de fraîcheur autour d'un lac étriqué, au milieu de dunes géantes, dégage une atmosphère de bout du monde.
Comme des enfants, nous grimpons avant de dévaler, à toute vitesse, enduits de sable et de fous rires.
Les chinois restent perplexes devant l'enseigne d'un restaurant au vilain jeu de mots : Huanfuckingchina du nom de l'oasis Huanchaco.
Les îles Balletas sont surnommées les Galapagos du pauvre, pour ne pas dire du pouilleux.
Louée soit l'extrême pauvreté.
Les îles sont peuplées de lions de mer (espèce apparentée à l'otarie), fous blancs, cormorans, pélicans, sans oublier le spectacle superbe de milliers d'oiseaux accrochés aux falaises et de pingouins de Humboldt ne mesurant guère plus de soixante centimètres.
La figure d'un candélabre tracée sur une colline conserve son mystère.
Le Pérou s'éloigne de l'imaginaire collectif d'Epinal.
Le canyon de Colca, le deuxième plus profond du monde, s'enorgueillit d'étendues rocailleuses désertiques peuplées de lamas.
Ici et là, la couleur rouge prédomine.
Cette fois-ci, notre lit se serait-il envolé en Australie ?
Les condors royaux dominent les cieux d'un bleu azur.
Nous nous agenouillons en totale soumission dans des piscines thermales à la vue incroyable sur les montagnes silencieuses environnantes.
Le Pérou : un océan, des déserts.
Seul le Machu Picchu fait figure de notable exception.
Cam.
コメント