Équateur : voilà les Andes
- Reni Andcam
- 1 sept. 2015
- 2 min de lecture

Le voyage change de profil, de ton, de couleur et d'attitude avec l'altitude.
L'Amérique du Sud se dévoile telle que l'on se l'imagine.
Il vint nettement à fraichir.
Nous nous déchargeons du superflu aux fins de suivre en aveugle l'avenue bienheureuse des volcans, la colonne vertébrale du pays.
A l'horizon, se profile, harmonieusement, sur le fond du ciel bleu, l'élégante silhouette des montagnes recouvertes d'un paramo : un manteau pâturé en patchwork aux couleurs vert et or.
Les sommets enneigés, dont dix culminent à plus de 4 500 mètres, qui se détachent au loin, souflent leur imposante haleine glacée de solitude et de méandres.
Ils ponctuent des vallées tapissées de terres agricoles, de fleurs, de champs de canne à sucre et de quinoa aux teintes ocre, fushia et noire.
Les lacs cristallins aux eaux bleues-vertes miroitantes savent se taire en notre compagnie plongeant dans le cratère.
Les petits trains, jouets pour touristes, s'en vont dans les montagnes.
Ils nous précipitent vers les hauteurs avant de s'élancer dans une descente ébouriffante au-dessus de falaises vertigineuses.
Les gares bruissent d'animation dansée en ponchos et jambières en lamas.
Les pieds entortillés dans nos couvertures, assoiffés, pire la langue en croûte, nous nous réjouissons de notre folie.
Une vie libre comme pour les lamas et les chevaux sauvages.
Les marchés colorés foisonnent de mystérieuses denrées : le cuy (cochon d'inde) et l'hornado (cochon entier) rôtis qui baignent dans une joyeuse effervescence rabattrice.
Les hommes portent un poncho en laine.
Les femmes arborent dans le dos deux tresses serrées dans un ruban.
Leur tenue se compose d'une tunique, l'urku, d'une pièce de tissu, l'anacu, enroulée autour de la taille et maintenue par une ceinture, le chumbi.
Un châle, un fachalina est maintenu sur les épaules par une broche métallique qui orne la poitrine, le tupo.
Un chapeau en feutre, marron ou vert kaki, rehaussé d'une plume de paon ou d'un lacet tressé en cuir, complète la tenue.
Un régime herbivore à base de feuilles de coca nous préserve du mal d'altitude tandis que les chocolats, vins chauds et canalazos nous préservent du froid.
Le premier contact se révèle froid et silencieux.
Notre séparation dans le bus n'est rompue par aucun volontaire.
Mon partenaire en toutes choses et intrépide hors des sentiers battus suscite la curiosité des hommes quechuas, ravis de converser.
Les éclats de rire flattent son interprétation consistant à habilement faire changer un billet de banque suspect, par mimétisme.
Nous courons le continent comme nous dégusterions un mezzé.
Cam.
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