top of page
haut de page

A la recherche de la cité perdue

  • Photo du rédacteur: Reni Andcam
    Reni Andcam
  • 16 juil. 2015
  • 3 min de lecture

Retrouvailles avec un lit, luxueusement double et avec notre intimité.

Nous éprouvons un sentiment simple de bonheur que nos corps célèbrent.

Une douleur dorso-cervicale m'assaillit.

Elle devient franchement insidieuse au moment où ma carte bleue capricieuse se dépense.

Hasard ou coïncidence ?

Plus pragmatiquement :

Quinze nuitées économiques de hamacs ?

Un sac à dos qui pèse sur mes épaules depuis plus de sept mois ?

Notre étreinte fougueuse, une vieille pêcheresse ?

Pourquoi faut-il que ça arrive la veille du trek de la cité perdue ?

Cinq jours de marche dans la sierra nevada de Santa Marta qui en plus d'être le plus haut massif de Colombie est aussi la plus haute cordillère côtière du monde (18 000 pieds au-dessus de la côte des caraïbes, soit 1 200 mètres d'altitude ou 5770 mètres au-dessus du niveau de la mer).

Je prend la nuit pour remède, intimement convaincue qu'outre, porter conseil, elle efface les douleurs.

Prise en flagrant délit d'optimisme, ce traître de réveil me poignarde d'un coup de couteau dans le dos.

Je suis paralysée.

Le venin se diffuse jusque dans mon cou et mes épaules endoloris.

Au garde à vous, j'endosse cette difficulté supplémentaire sans rechigner afin de relever le défi.

La route en voiture est tortueuse et accidentée.

A chaque manoeuvre, nos têtes s'écrasent sur les vitres laissant mon cou meurtri.

Un petit hameau annonce le départ.

Nos corps grimpent.

La montée est brutalement raide.

Nous transpirons à grosse goutte d'aventure.

Reynald est dans le peloton de tête me laissant dans la queue.

Des spasmes fulgurants me placardent comme une armure.

Ma respiration plaintive et saccadée opère comme un frein.

Mes jambes dévalent la déclivité du terrain avec un enthousiasme alarmant.

Essoufflée, mon coeur est sur le point d'imploser.

Bourrelée de douleurs, je me sens comme une vieille mule fatiguée.

Que dis-je ?

La mule chargée de vivres ne tarde pas à me doubler.

Les lacets sont interminables.

La montée semble disparaître tel un mirage.

A chaque virage, elle réapparaît.

Je regarde mes pieds pour fuir son regard décourageant.

Je m'évertue à mettre un pied devant l'autre.

Je reprend mon souffle par intermittence creusant le fossé qui me sépare de Reynald.

La chaleur est accablante et étouffante.

Je me concentre sur le paysage verdoyant et vallonné de consolation.

C'est moi qui ai emporté Reynald dans cette galère triomphante.

La cité perdue m'appelle.

Sept heures de marche ...

Le campement apparaît comme une hallucination.

Nous buvons ses rivières.

Le jour ne doit rien à la nuit et la nuit ne me doit pas le sommeil.

Mes douleurs niées se musclent intensément.

Mes intestins s'enchevêtrent.

Chaque matin, nous nous levons à cinq heures.

L'eau nous fausse compagnie.

Dans la pénombre, nous nous affairons à remettre nos vêtements encore mouillés que l'humidité refuse de sécher.

J'ai commencé à me vider et à me sentir malade.

Des nausées, des envies de vomir ...

Puis, des crampes d'estomac, suivies d'une perte totale d'appétit.

Je ne pourrais m'alimenter quatre jours durant.

Chaque jour, nous marchons plus de six heures sur des montagnes russes et traversons des rivières à plusieurs reprises, de l'eau à hauteur de la poitrine.

Chaque descente est un hymne au supplice à la hauteur de ce que nous endurons pour remonter la pente.

Le troisième jour, 2 000 marches en pierre montent vers le ciel, à travers la jungle dense auréolée d'un nuage de moustiques.

Résister, batailler, avancer, dépasser ses limites, prendre son mal en patience, marcher ou crever, crapahuter, acérer son mental, serrer les dents ...

Ce fut alors que je la vis.

Là, devant moi, avec ses impressionnantes terrasses.

Une réalité à l'état brut, sans fards ni artifices, sacrée et inaliénable.

Mes yeux détenaient toute la richesse des vestiges d'une civilisation précolombienne.

Un équilibre chancelant rend l'atmosphère mystique et déroutante.

Les deux jours de descente en montagnes russes seront apaiser mon coeur qui laissera libre cours à mes jambes vagabondes.

Cam.

 
 
 

Comentários


Posts à l'affiche
Posts récents
Carnet de voyages
Revenez bientôt
Dès que de nouveaux posts seront publiés, vous les verrez ici.
Boîte à malices
Boîte à culture
Revenez bientôt
Dès que de nouveaux posts seront publiés, vous les verrez ici.
Revenez bientôt
Dès que de nouveaux posts seront publiés, vous les verrez ici.
Archive
Recherche par
Pour suivre notre route
  • Facebook Basic Square

Où sont Reni & Cam

Contact

 

  • facebook

En ce moment, nous sommes par là

 

Egarés quelque part en Amérique latine

© 2023 by En route pour la pura vida

Proudly created with Wix.com

bottom of page