Un bain de "pura vida" à la mode tica
- Reni Andcam
- 9 juin 2015
- 2 min de lecture

Le fleuve San Juan, environné de jungle, serpente jusqu'au Costa Rica.
Cette frontière lacustre nous surprend non seulement par sa beauté amazonienne mais surtout par son amicalité.
Elle nous ouvre ses portes sans billet de continuation et sans fouille de nos sacs à dos.
Un va et vient incessant de "pura vida" enorgueillit mélodiquement le pays.
Les pura vida de bienvenue nous martèlent avec un sentiment d'évidente vanité.
Les yeux allumés par la convoitise s'ouvrent effrontément et démesurément sur les cigarettes et les dollars.
Pura vida.
Les panneaux à vendre jalonnent les bourgades à "la tristesse lugubre des angles droits", suivant l'expression de Victor Hugo.
Tout se fait "carrément" lentement.
Un bus attardé amuse notre patience à faire du stop sous une chaleur accablante.
Notre compagnon de route oblige notre patience à semer des oeufs à chaque poste de police.
Pura vida.
Au tour de Reynald de prendre son temps au milieu de la nonchalance communicative.
Singe paresseux et non plus pura vida !
L'eau de mer à la température du corps humain, non rafraichissante, nous conseille de nous réfugier dans les hauteurs, pour prendre un bol d'air frais.
C'est aussi ça la pura vida.
Mais, aussi, pour ma part, frisonner en altitude, dans une forêt de nuages, accrochée à un fil ; dévaler les flots impressionnants et tumultueux du Rio Pacuare et se délasser dans les sources d'eau chaude.
La marée nous embrasse et nous enlace.
Une nouvelle leçon de pura vida, détrempés et de l'eau jusque la taille.
Nos semelles de vent foulent un lieu de ponte de tortues et rencontrent malencontreusement un bébé.
Tortue de mer ou tortue de terre ?
Sauveur dans l'âme, Reynald s'empresse de l'immerger.
Elle se dérobe.
A l'évidence, tortue de terre.
Pura vida ou plutôt mea culpa.
Les chauffeurs de bus se retranchent derrière la religion à travers des slogans tels que "Jésus est le pilote. Je suis le copilote".
Vous l'avez deviné : pura vida.
L'aspect culturel et identitaire, absolument désolé, sans aucune couleur locale, contraste avec la beauté des paysages.
De longues plages de sable noir, désertes et frangées de palmiers se dessinent à perte de vue et alternent avec des caps et des îlots rocheux déchiquetés par de spectaculaires déferlantes.
Notre audacieux bonheur atteint son paroxysme avec un pique-nique au sommet d'une falaise, récompensé par une superbe vue, suivi d'un soleil couchant et rougissant sur un paysage lunaire.
A chacun sa pura vida !!!
Cam
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