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Il en faut peut pour être heureux au Costa Rica

  • Photo du rédacteur: Reni Andcam
    Reni Andcam
  • 24 mai 2015
  • 4 min de lecture

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Le Costa Rica semble une sorte de pays imaginaire, tout droit sorti du livre de la jungle.

Nous nous enfonçons dans la forêt tropicale humide.

Dense, épaisse, oppressante, mystérieuse et bruissante, elle nous enrobe de moiteur.

Nous sommes rapidement happés par un concert ininterrompu de cris d’animaux, de chants d’oiseaux, de bruissements, de grésillements, de ruissellements, d’une multitude de sonorités non identifiables et envoûtantes.

Les rugissements gutturaux des singes hurleurs déchirent la brume matinale.

Ici, personne n'aime à être dérangé et l'on y est toujours prêt à se jeter sur l'intrus.

Nous scrutons avec minutie et patience le sol jonché de feuilles et les troncs d'arbres tombés en travers la piste qui nous obligent à de multiples contorsions.

Un serpent d'une jolie longueur se promène et la tête haute coupe le chemin de Reynald.

Les sentiers rudimentaires, étroits, boueux et glissants alternent avec les rivières sauvages périlleuses à franchir.

Nos mains ne peuvent secourir nos pas incertains.

Les serpents se reposent sur l'écorce des arbres.

Je marche, franchement, sur un tronc d'arbre planté au mileu du sentier, à la lisière d'une cascade.

Je sens des cailloux qui se prennent pour des silex pénétrer mon coccyx.

Le tremplin était envahi par une épaisse végétation gorgée d'humidité.

Des bonds irrités très haut dans les arbres nous invitent à lever le menton.

Des singes , alertes, grimaçants, espiècles et facétieux se déplacent avant de s'élancer vers les sommets des arbres jusqu'à ce qu'ils sentent les extrêmes petites branches craquer et plier sous leurs poids.

Puis, avec un ricanement aigu, ils se balancent, se jettent, décrivant dans l'air, des courbes descendantes et se reçoivent suspendus et accrochés par les mains, les pieds et la queue aux branches basses des arbres voisins.

Leur fuite éperdue ouvre le calme lumineux de la jungle émeraude.

Nous sommes hypnotisés par les vautours qui flanent et tournoient.

Les morphos bleus, papillons emblématiques du pays, au chatoiement irrisé, volettent, de feuille en feuille.

Leurs ailes bleues électriques apparaissent comme des bijoux étincelants avant de posées, se fermer pour ne laisser apparaître, en guise de camouflage, que leur revers brun moucheté.

Les plantes vernies se grimpent littéralement les unes sur les autres, luttant pour un peu de soleil.

Le palmier qui marche est fort aise.

Ses nouvelles racines extérieures, sous forme d'échasses s'encrent tranquillement, plus loin, dans le sol, abandonnant les anciennes, stationnées à l'arrière et trépassées.

Les grands félins invisibles surveillent les sentiers qu'ils hantent.

La hauteur des bouquets d'arbres, de trente à soixante mètres, accroît l'obscurité.

Ils sont recouverts d'une telle épaisseur de mousse, fougères arborescentes à la ramure superbe, broméliacées et orchidées, que l'on peut à peine distinguer leur forme.

Un paresseux est suspendu la tête en bas, à une branche, léthargique.

Doté d'orteils longs et fins, le jacana, au corps brun noir, marche sur les plantes aquatiques, notamment les nénuphars, ce qui lui vaut le surnom "d'oiseau de Jésus-Christ".

Notre pirogue s'approche.

Dérangé, après avoir pris le soin protecteur de cacher ses petits à fleur l'eau, il déploie ses ailes pour laisser apparaître des plumes d'un jaune éclatant.

Les iguanes, avec leurs écailles vertes intenses, leurs pics sur la tête et leur glotte rouge feu s'affairent entre les racines pulpeuses.

Les armées de fourmies légionnaires, courageuses, portent des feuilles quinze fois plus lourdes qu'elles.

Savez-vous que les indiens se servent parfois de leurs mandibules comme agrafes pour refermer leurs blessures ?

Notre pirogue, non raisonnable, s'approche dangereusement des caïmans qui ont élus domiciles dans les lagunes noires comme de l'encre.

Au milieu de la canopée, les ponts suspendus se balancent sous nos pas.

Les cours d'eau murmurent leurs légendes aux orpailleurs, affairés à creuser.

Sans y prendre garde, eau jusqu'aux genoux, pour suivre son lit, Reynald tombe dans une entraille.

Les basilics sont passés maîtres dans l'art du camouflage.

Les énormes lézards se prélassent.

Les coatis traversent les chemins à la vitesse de l'éclair.

Une souris nargue un fer de lance, un serpent au venin mortel, qui reste inerte.

Les couples de aras, bien dissimulés, piaillent.

Nous partons en quête de leur magnifique et flamboyant plumage rouge sur le corps, bleu et jaune sur les ailes, de leur tête blanche et de leur longue queue aussi écarlate que le corps.

Nous roucoulons avec un couple qui s'ébat.

Savez-vous que mâle et femelle sont inséparables et restent fidèles jusque la mort de l'un d'entre eux ?

Les nuées d'insectes pullulent par milliers.

Les fleurs, aux coeurs pourpres, jettent leurs couleurs éclatantes et saturent l'air lourdement chargé d'humidité, d'un parfum pénétrant.

Ma curiosité m'entraine plus loin qu'il ne conviendrait.

Par un étrange mimétisme, je m'élance accrochée à une longue liane serpentine.

Cette malencontreuse idée me fait rencontrer le sol.

Les palétuviers poussent tels des pilotis sur des marais boueux.

Le crépuscule résonne du chant du toucan.

Leurs becs multicolores peuplent les cieux.

Les aras verts répètent inlassablement le même mot.

Les grenouilles venimeuses aux superbes couleurs scintillantes et phosphorescentes jouent à cache cache.

Les hérons sont mélancoliquement perchés sur une patte.

Un aigle plane dans sa majestueuse indifférence.

Cette atmosphère féérique et saisissante aux nuances vertes omniprésentes atteste avec force la beauté de la forêt tropicale autant que la nécessité de la sauver.

Cam.

 
 
 

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