Honduras : dans les îles au soleil
- Reni Andcam
- 23 mars 2015
- 3 min de lecture

Après une tempête paralysante, le beau temps et surtout le ferry pour Roatan, ancien repaire de flibustiers, notamment Barbe noire et Henry Morgan ... un petit paradis pour plongeurs.
Ce monde de petits poissons fait notre bonheur.
Nous rions et gloussons comme des enfants.
Reynald est aux anges parmi les poissons anges.
Le mot d'ordre de notre famille, emprunté au Belize, "No shoes, no shirt, no problem".
N'en déplaise à Reynald, la curiosité l'a emporté.
Bien qu'ayant pleinement conscience qu'elle soit en voie de disparition, j'ai accepté l'assiette de tortue , très appréciée par les locaux, qui m'a gentiment été offerte.
Le goût se rapproche du poulet et du poisson en plus prononcé.
La texture se rapproche de la viande filandreuse.
La nageoire de tortue, d'une couleur verte peu attrayante, est caoutchouteuse et cartilagineuse.
N'en déplaise à mon entourage, l'aventure culinaire s'arrêtera à ce magma verdâtre.
Les palmiers, ondulant au gré des vents et fréquentant de belles plages sablonneuses, dégrafent votre solitude.
Roatan ... C'est aussi une belle rencontre avec trois jeunes troubadours d'une vingtaine d'années originaires du Guatemala et du Salvador.
Les devises issues du tourisme, notamment les dollars de la masse des gringos, attirent de nombreux expatriés venus s'installer pour faire des affaires sans s'encombrer de la langue espagnole.
Les clubs de plongée se donnent des coups de palme.
Nous avons pu observer, l'un d'entre eux, doté d'un grand appétit et peu scrupuleux, ne pas reculer devant la bouteille débordant de pourboires, pour satisfaire sa convoitise.
L'on comprendra aisement qu'un europeen, parvenant a grand peine a joindre les deux bouts, se fasse forcement voler par une enfant du pays et que pourvu d'un grand sens de la justice, doive forcement recuperer les pertes !!!
Etre agent immobilier et proprietaire de deux affaires est dispendieux ....
Pourquoi perdre son temps a compter les larmes de cette abrutie d'hondurienne qui meurt de faim si elle n'a pas de travail ?
Après huit kilomètres de pistes au milieu de plantations de palmiers à huile, Nueva Armenia, un village garifuna, reflète ses tôles douloureuses.
L'absence de bateau nous oblige a y passer la nuit dans le seul hôtel miteux.
L'apres-midi s'ecoule allegrement en compagnie des enfants qui trouvent en nous un terrain de jjeu.
Des l'aube, une antique pirogue a moteur nous attend.
26 personnes entassees, sans compter les marchandises, partent a l'assaut des vagues, sous le regard ecrasant du soleil.
Un air de bout du monde nous caresse et de clandestinite aussi ...
Combien sont-ils a tenter de passer une frontiere aguicheuse en pirogue ?
Cayos Cochinos s'ouvre a nous, comme une perle blanche immaculee, dans un ecrin turquoise ... si bleu.
La question alimentaire ne se pose pas.
Le poisson est en abondance.
Tout est simple et naturel.
Aucune complication.
Rien n'est defigure par le fatras des epiceries, des bars, des restaurants, des hôtels et des clubs de plongee.
Il n'y a que quelques familles de pêcheurs garifunas reparties dans des huttes.
Rien de plus.
L'electricite, d'une discretion absolue, se faufile quelques heures dans la soiree.
L'eau douce est si digne qu'elle ne se gaspille pas dans un quelconque tuyau.
Les eaux de mer et de pluie sont d'une generosite exemplaire.
Le vent semble s'amuser a faire voler le linge.
Reconnaissante devant tant de beaute entretenue avec grâce, par tant de sourires, je m'empresse de le ramasser et de le rapporter a son proprietaire.
Le vent s'amuse drôlement ....
Chaque jour, l'île est tapissee de linge.
J'allais de nouveau me rendre utile quand je compris soudain que les îliens preferaient le sable a la corde a linge.
Notre belle rencontre : un petit garcon, empreint de curiosite et de soif d'apprendre, qui nous rend regulierement visite.
Cayos Cochinos est difficile d'acces et encore plus difficile a quitter.
Le continent hondurien est une autre realite.
La realite d'un sentiment d'insecurite alimente par des gardiens surarmes, des constructions barricadees, des fouilles en raison du port d'armes, des vols dans le premier bus frequente et des habitants obnibules par un besoin obsessionnel de soutirer quelque chose a ces riches etrangers.
A tegucigalpa, une personne est tuee toutes les 76 minutes.
Miss Honduras n'a pas ete epargnee !!!!!
Cette jeune fille, agêe de 19 ans et sa soeur de 23 ans, ont ete fauchees par son petit ami, le jour mème oû elle devait partir a Londres pour participer au concours miss monde 2014.
Une autre realite !!!
Cam
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