Le Guatemala : un coup de coeur ...
- Reni Andcam
- 14 mars 2015
- 3 min de lecture

Un voyage au Guatemala est un émerveillement pour les pupilles ...
Un voyage au Guatemala vous plonge en pleine nature exubérante, au milieu de paysages somptueux et de grands espaces.
La vie s'écoule paisiblement entre immenses lagunes, forêts tropicales abondantes et luxuriantes, marchés géants, majestueux volcans aux cônes parfaits, vues sur les lacs, régions montagneuses, routes taillées dans la paroi, villages séculaires perdus sur les hauts plateaux de l'Altiplano, sites archéologiques, levers et couchers de soleil et bout du monde nonchalant bien agréable.
Le Guatemala regorge de trésors cachés au coeur de la jungle.
Les pyramides de Tikal, vestiges d'une civilisation maya perdue sont enceintes d'un terrible mystère.
Les cascades de suberbes piscines naturelles d'eau limpide couleur turquoise de Semuc Champey invitent à la baignade.
La laguna lachua se fait magiquement miroir.
Le bavardage des oiseaux tropicaux d'une beauté déchirante, les cris des singes hurleurs et les senteurs inconnues enivrantes alimentent une inquiétante rumeur.
Les papayers balancent leurs cimes dans l'air tremblotant pour baigner de soleil leurs fruits mûrissants.
Les routes sont des poèmes d'aventures.
Se retrouver dix-neuf personnes dans un minibus de quinze personnes, auxquelles il faut ajouter les enfants et cent kilos de bagages sur le toit, sur une piste de montagne, n'est pas dirimant.
Que dire de la bétaillère pour se rendre à Semuc Champey où nous nous entassons debout à l'arrière avec les locaux et les marchandises.
La piste délicatement cahoteuse, qui alterne entre montées abruptes et descentes vertigineuses, s'amuse à nous faire tanguer sous le regard inquiet de nos bras fatigués.
Et que dire de la lancha qui glisse langoureusement sur le majestueux fleuve rio dulce arrosé de gifiti (un rhum local où macèrent des racines et des écorces) à travers la forêt tropicale, au milieu des grandes aigrettes, des pélicans et des cormorans.
De très beaux spectacles.
En dépit de détails symptomatiques d'un comportement plus latin (lenteur des services, attentes improvisées, l'art d'être en retard) et d'une identité très forte, le Mexique frappe par son américanisation latente (coca-cola, burger king).
Un voyage au Guatemala est plus sauvage, intact et authentique.
Le grognement des porcs, le chant des coqs, le caquetage des poules et le gloussement des dindons chantent la pauvreté.
La nature a réuni tous les climats entre torpeur tropicale chaude et moite, chipi-chipi de Coban (une bruine qui tombe en permanence même en période sèche et qui enveloppe la ville de son halo d'humidité), ciel bleu parsemé de quelques nuages et inondé de soleil au-dessus de lui, bol d'air froid d'altitude et douceur.
L'air est d'une incroyable pureté.
Contrairement au Mexique où c'est toujours un peu la fête, la pudeur s'exhibe.
A Rabinal, la piste ne s'est pas peuplée au son de la musique entraînante de l'orchestre ....
... Jusqu'à ce qu'un senor coiffé d'un chapeau de cow-boy vienne demander ma main à Reynald pour danser sur la piste au milieu des villageois attroupés pour l'occasion.
Ce qui m'a valu d'être désignée comme la "Bailarina" (danseuse), pendant plusieurs jours !!!
En revanche, comme au Mexique, les "borrachos" s'ennivrent jusqu'à complètement tomber par terre dans la rue, sans aucune pudeur.
Les empoignades timides remplacent les abrazos mexicains (embrassades, bras grands ouverts puis tape dans le dos dont la force est proportionnelle à l'affection).
Les guatémaltèques pratiquent admirablement la vertu de l'hospitalité jusqu'à vous souhaiter "BIENVENUE" aux cimetières.
Certains personnages sont hauts en couleur.
C'est ainsi que les règles drastiques de la laguna lachua nous obligent à fumer et boire en cachette comme des adolescents.
A Chichicastenango, la nuit tombe sans crier gare en moins d'une demi-heure et notre hôte se couche en criant : " Vamos a dormir ", nous obligeant à nous plonger dans l'obscurité éclairée par la lune et les étoiles.
Comme au mexique, le besoin de rénovation s'affiche sur bon nombre de maisons.
Le premier étage n'est jamais édifié mais les fers en bétons sont en place, au cas où ... coiffés de bouteilles de bières vides (un véritable rituel !).
Si comme le prétend Malcolm Lowry, " Celui qui a respiré la poussière des roches du Mexique ne trouvera plus la paix dans aucun autre pays", le voyageur qui s'est étourdi à l'éclat et à la palette des couleurs vives et lumineuses du Guatemala ne peut que succomber à la douceur de vivre à l'ombre des volcans.
Nous ne prétendons pas avoir compris, ni espérer comprendre, ces deux pays gigantesques aux racines historiques omniprésentes mais visiblement mêlées à l'influence américaine pour l'un et à l'influence indigène pour l'autre.
Cam
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