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Le peuple mexicain en a marre ...

  • Photo du rédacteur: Reni Andcam
    Reni Andcam
  • 3 déc. 2014
  • 3 min de lecture

Depuis 2005, la guéguerre des cartels de la drogue met en évidence la complicité à très haut niveau de la police avec les narcotraficants, et en particulier la protection dont bénéficie le cartel de Sinaloa de la part de l'agence fédérale d'investigation (AFI).

En 2008, à Mexico, plus de 200 000 personnes habillées en blanc manifestent pour protester contre l'insécurité.

En 2010, la guerre contre le narcotrafic bat son plein. Plusieurs chefs de cartels sont tués ou arrêtés.

La disparition le 26 septembre 2014 et le probable massacre de 43 étudiants, âgés de 17 à 21 ans, de l'école normale rurale d'Ayotzinapa, dans le Sud du Mexique, dans l'état de Guerrero, après une fusillade provoquée par des policiers et des hommes armés, présumés narcotrafiquants, qui avait fait six morts et ving cinq blessés, a provoqué une grave crise de confiance envers le gouvernement, voire la plus grave crise depuis des décennies au Mexique.

Elle a jeté la lumière sur un cas de collusion ouverte entre une autorité municipale, sa police et un groupe criminel organisé.

C'est l'affaire de trop.

C'est, pour reprendre une expression française, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

C'est, pour les mexicains, la partie émergée de l'iceberg qui démontre qu'en dessous, les choses sont pourries.

Cette affaire continue d'ébranler le pays.

Les manifestations pacifiques, de solidarité, d'indignation face à l'incapacité du gouvernement à retrouver les disparus et de protestation se succèdent au Mexique.

Nous avons pu assister fortuitement à plusieurs d'entre elles.

Les manifestants procédent symboliquement au décompte du nombre de disparus, à l'allumage de bougies du nombre de disparus, à l'arpentage autour du cou des photos des étudiants disparus, au dépôt de petits papiers déversant ce que les mexicains ont sur le coeur et au blocage des routes au sud de Mexico.

Les mexicains réclament la justice et la démission du président Enrique Pena nieto.

Selon les autorités, les étudiants disparus se seraient retrouvés entre les mains de policiers municipaux corrompus qui les auraient remis à des tueurs du cartel de narcotrafiquants des guerreros unidos, issu du groupe criminel des frères Beltran Leyva.

Selon les aveux de trois criminels présumés, les étudiants auraient été tués, leurs cadavres brûlés et leurs restes jetés dans une rivière.

Mais, on n'a pour l'instant retrouvé aucune trace identifiable parmi les dizaines de cadavres trouvés dans plusieurs fosses clandestines ces derniers jours.

Le maire d'Iguala, José Luis Abarca, et son épouse, en cavale, depuis le lendemain des évènements du 26 septembre, sont désormais accusés par le ministère de la justice d'avoir directement ordonné les attaques qui ont abouti à la mort des 43 disparus.

Pourquoi ?

Dans le passé, de célèbres guerilleros sont sortis des bancs de ces écoles, fondées dans les années 1920, pour alphabétiser les campagnes.

Mais, les autorités gardent ce préjugé envers des élèves qui ont eu l'outrecuidance de manifester juste contre la baisse drastique des budgets publics.

De très nombreux manifestants se sont réunis sur le Zocalo, la place centrale de Mexico, le jeudi 20 novembre au soir (le jour du défilé militaire organisé chaque année en l'honneur de la révolution mexicaine, annulé pour l'occasion par les autorités) en hommage aux 43 disparus.

Des forces de sécurité ont été déployées dont des habillées en civil qui seraient à l'origine de troubles.

L'absence de médiatisation des mouvement pacifistes actuels mais de manifestations qui auraient dégénérées laisse perplexe.

La forte mobilisation, qui a conduit à des heurts avec la police a été largement relayée sur les réseaux sociaux et soutenue par des internautes, depuis l'étranger, notamment via les hashtags " ya me cansé" (j'en ai marre") et "Ayotzinapa somos todos" (nous sommes tous Ayotzinapa, du nom de l'école où étudiaient les disparus).

La "méga protesta" fait partie des sujets les plus discutés sur twitter durant la nuit de jeudi à vendredi.

Un étudiant de dix-neuf ans dénonce non seulement une arrestation arbitraire fondée sur les motifs fallacieux qu'il aurait dérobé 500 pesos à la police puis de quoi fabriquer une bombe dans son sac à dos mais également les brutalités policières dont il a été victime.

En parallèle, une mobilisation symbolique s'est déroulée sur facebook où de nombreux mexicains ont habillé leur photo de profil en noir.

Face à la force des réseaux sociaux, la censure est omniprésente.

La police réquisitionne les comptes facebook.

Si le gouvernement ne réagit pas rapidement, la situation actuelle peut dégénérer.

Cam.

 
 
 

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